Chère Anne-Marie, ta silhouette reconnaissable entre mille va nous manquer.
Tu n’avais pas d’âge ! Tu portais crânement tes cheveux blancs depuis des dizaines d’années, bien avant que Sophie Fontanel n’en fasse un accessoire de mode ! La vieille guimbarde qui te servait de voiture t’a toujours menée où tu voulais mais souvent avec un retard considérable. Je ne crois pas que tu n’aies jamais assisté au début d’une conférence de presse !
Tu faisais partie d’une dynastie de femmes, de ces femmes libres et indépendantes qui depuis trois générations n’épousaient pas les pères des enfants qu’elles faisaient. Quel courage à une époque où ce genre de comportement n’était pas forcément bien vu !
Sur le plan professionnel, tu étais probablement la journaliste la plus experte du secteur de l’électroménager. Tu as signé pendant des années une rubrique qui s’appelait « Le grain de sel d’Anne-Marie » qui t’allait tellement bien ! Ton bon sens légendaire était reconnu de tous, même des fabricants que tu apostrophais parfois en leur disant que la merveilleuse innovation qu’ils présentaient n’était en fait qu’un argument marketing qui ne servait pas à grand-chose.
Tu avais une intelligence pratique qui valait toutes les intelligences artificielles du monde. Tu vas nous manquer. Envoie-nous ton grain de sel de là haut pour nous dire à quoi il faut s’attendre !
Monique Caralli.
